le pardon

issu de microkinetours.blogspot.fr


  Le Pardon 


Lorsque vous pardonnez vous êtes plus que la Nature,

plus que votre souffrance et plus que le temps, 

Mais souvenez vous que vous devez être seulement attentionné.

EMAHO


« je pardonne aisément, par la raison que je ne sais pas haïr. Il me semble que la haine soit douloureuse » 

Charles DE SECONDAT


Pardonne aux autres non parce qu'ils méritent le pardon, mais parce que toi tu mérites la paix

ANONYME



Laissez moi vous narrer une histoire qui m'a été contée : 

Il était une nuit, un serpent s'introduisit dans l'atelier d'un menuisier qui laisser trainer ses outils. En déambulant par ses reptations et passant à proximité d'une scie laissée au sol, le serpent se coupa sur l'un de ses flans par la lame tranchante de l'objet. De douleur, et sûr qu'il avait été attaqué par la scie, le serpent se dressa et attaqua violemment la lame dentelée de l'outil. L'acte est déraisonné et sans conséquence pour la scie, mais qui blesse gravement le serpent une seconde fois. Aveuglé par sa rage et convaincu d'être en face d'un ennemi dangereux, le serpent entoura la scie de tout son long, voulant faire suffoquer son prétendu agresseur. Cette nouvelle attaque est veine contre la scie. Le serpent resserra encore son étreinte au contact de la lame et finit par en mourir. L'ennemi sans conscience est vainqueur, sans volonté de nuire. Le serpent se tue lui-même sous l'effet de sa propre étreinte contre une lame aiguisée et apathique. Le serpent est mort dans un combat contre lui même, tué par son ignorance et sa propre colère. 



C'est ainsi que je souhaitais introduire l'article sur le pardon.









Il existe en nous un remède que nous possédons tous. C'est la plus merveilleuse et la plus belle alchimie que nous offre notre espèce. Qu'est-ce qui déclenche en nous la création de ce remède ? Le Pardon. Le pardon peut toucher notre cœur comme seuls quelques éléments comme l'amour peuvent le faire. 

L'acte de pardon est l'un des actes les plus sacrés qu'il soit, il se voit être plus important que la faim, que la souffrance infligée ; c'est l'acte ultime pour prendre soin de soi, bien au-delà de faire du sport, de prêter attention à son alimentation. Quand nous avons été blessés, nous gardons une cicatrice et rien ne peut l'effacer. Cependant, c'est la façon dont nous allons gérer la cicatrice qui est importante. Ainsi, si nous la laissons à vif, nous risquons de la laisser s'infecter ou de la rouvrir à la première occasion. Le pardon est le fil de suture de notre cicatrice. Rien de plus, ni de moins. 


  1. Qu'est ce que le pardon ?

Le pardon ça vous dit quelque chose ? Ce mot est très cristallisant d'angoisses, de principes, de valeurs et de colères.

  • Pardonne à ton offenseur. 

  • Moi, ça va pas ? Non jamais, je ne pardonnerai ce qu'il m'a fait !!!

  • Ok, alors lève toi tous les matins, enfile tes vêtements d'agressé, de victime, et regarde comme c'est lourd. S'il ne mérite pas le pardon, peut être le mérites-tu pour toi. 

Comme dit Nelson Mandela « Pardonne, mais n'oublie pas. » nous pourrions pousser la réflexion plus loin, n'oubliez pas l'acte, incorporez-le, et transcendez-le. Comme l'un de mes mentors assène souvent, « si tu ne veux pas pardonner c'est alors comme si tous les jours tu te remettais un seau de merde sur la figure. Après c'est toi qui vois... ». autrement dit, le pardon est la volonté de ne plus s'injecter un poison émotionnel constamment. Car si tous les matins nous revivons l'offense, gardons en mémoire que la personne qui nous l'a déposée, elle, est passée à autre chose.


Pardonner, c'est un mot que tout le monde utilise. On nous a bassiné avec dès notre plus tendre enfance. « demande pardon, pardonne-lui, etc. ». Cependant, combien de personnes nous ont-elles expliquées réellement ce qu'est le pardon ? Il ne consiste pas seulement de dire : je te pardonne. C'est bien plus difficile. Car il ne suffit pas de creuser seulement dans le mental pour que le mental pardonne. Il faut descendre des couches bien plus profondes pour que le pardon émerge... Si en un dixième de seconde nous pouvons blesser ou nous sentir blessés, le chemin du pardon est bien plus long. Telle une cicatrice un millième de seconde permet l'entaille. En revanche, un minimum de vingt et un jour est nécessaire pour que la peau se referme. Si l'entaille est trop profonde, l'aide de point de suture rajoute à la douleur de la plaie initiale. Une offense fonctionne ainsi. Nous avons le coup, puis les conséquences de la plaie à cicatriser.


Pardon, vient du latin perdonare. Per est un préfixe qui a fonction de renforcement, Donare signifie quant à lui offrir faire don. En langage des oiseaux, le « part don », renvoie à la nécessité de rendre la part à l'autre. J'entends déjà les provocateurs dire qu'ils pardonnent à chaque fois qu'ils renvoient le pic dans la tronche de l'autre... Stop, non, prenons du recul. Nous l'avons trop bien vu dans l'histoire de France avec l'Allemagne, se disputant un bout de terrain pour un différent frontalier. Les deux pays se sont rendus la part belle au prix de quelques millions de morts. Le pardon ce n'est pas rendre le coup.... bien au contraire. Ce n'est pas oublier non plus. Ce n'est pas non plus le devoir de copiner avec notre offenseur, ni même de renoncer à ce que justice soit faite. Ici, nous parlons bien de justice par la perception morale et sociétale et non de vengeance personnelle. Le pardon n'efface rien, mais il libère là où les émotions du passé asservissent. 


La définition la plus courante que nous trouvons du pardon est la suivante : le pardon est l'action de tenir pour non avenue, nulle, une faute ou une offense, de ne pas en tenir rigueur au coupable, et de renoncer à en tirer vengeance (ou profit). Le pardon ne signifie pas oublier mais de ne pas garder de ressentiment en lien avec les conséquences de l'acte. 

Dans le langage des oiseaux, rendre la part à l'autre signifie redonner la responsabilité à son agresseur. Sortir de son rang de victime, rendre la violence et les autres ressentis négatifs au pied de l'autre car nous décidons que nous n'avons plus à les porter. Il s'agit d'un don que l'on fait de son droit au ressentiment après avoir été la victime d'une offense. Dit ainsi, cela paraît logique. Cependant, notre inconscient n'est pas aussi complaisant que cela, notamment par ce que nous appelons les bénéfices secondaires. Comment pardonner à l'assassin de mon frère, si je ne peux accepter la mort (indépendamment de la cause) du membre de ma fratrie ? Si un procès est en cours, je dois garder tous mes ressentiments pour le combat, justifiant ma haine de l'autre – voulant parfois le voir mourir. Suis-je meilleur alors ? Je me permets de rappeler que tenir l'Autre responsable de mes souffrances à plusieurs aspects qui peuvent paraître superficiellement efficace pour soulager ou masquer la souffrance. En effet, je reporte alors le poids de la culpabilité, de la faute uniquement sur l'autre. Cela me dédouane d'une quelconque responsabilité. Cependant cela me prive du pouvoir créateur de ma vie et de mes pensées. La cicatrisation de la plaie dépend de l'Autre et comme en général, il n'a pas conscience de ce qu'il a fait, il ne fait rien pour réparer. Donc ma plaie reste ouverte, en attendant que l'Autre vienne la colmater. Le pardon consiste donc à vaincre son ressentiment. 

Loin de moi l'envie de hiérarchiser les émotions, cependant, dans un chemin de pardon, nous pouvons souvent décrire un certain nombre de passages successifs émotionnels sur la considération de notre offenseur : de la haine vers la colère, de la colère vers l'indifférence. L'indifférence est déjà une étape importante, l'absence de ressentiment permet de ne plus entretenir d'émotions négatives. Ensuite, nous pouvons aller au delà : de l'indifférence à la compassion, de la compassion à l'amour altruiste. Le chemin pour y arriver est long et demande beaucoup de travail. Rappelons-nous toujours dans nos moments de doutes, dans nos pérégrinations, que si l'Autre n'en vaut pas la peine, nous, nous le méritons assurément. Lors d'une conférence, Joe Dispenza propose que le Pardon ne demande pas d'effort, qu'il n'est que l'effet secondaire de notre transformation personnelle. La décision du pardon doit être librement consentie et ne peut être imposée. Le pardon vient du cœur et non du mental. Pardonner, c'est avant tout un acte de sincérité, d’honnêteté avec soit même et la Vie. Il est de soi à soi, et ne peut être réalisé ou accordé pour faire plaisir à l'Autre. Il part du plus profond de nous même et reste un des efforts psychologiques les plus difficiles à accomplir. 

Le Pardon n'est donc pas l'oubli de l’événement mais la transcendance de la souffrance. Le Pardon est la recherche de la liberté, du renoncement du passé, d'une réactualisation de notre Moi dans le présent afin de ressentir l'Amour de la Vie.


Ainsi, Christophe André nous rappelle que « le pardon est le choix que fait la personne blessée de renoncer aux ressentiments et à la vengeance envers son agresseur. Il ne s'agit ni d'effacer, ni d'oublier ni de banaliser ce qui s'est passé. Pardonner, c'est décider de s'en libérer et de ne plus en souffrir. »


Les chercheurs en psychologie nous expliquent qu'il existe deux formes de pardon : 

  • Le pardon décisionnel : la décision du pardon est choisie en toute conscience et en toute liberté.

  • Le pardon émotionnel : le pardon est peu à peu accepté et intégré dans nos circuits neuronaux. 


De même certains auteurs parlent de deux pardons : 

  • le pardon ordinaire, pour tous les petits actes qui nous ont blessés et gestes déplacés

  • le pardon extraordinaire pour les blessures qui sont venues se nicher au plus profond de nous même. 


  1. A quoi sert le pardon


Neurophysiologie du pardon :

Nos émotions, notre mémoire, sont un ensemble de circuits neuronaux fixes, une sorte d'autoroute pour certaines émotions et ressentis. Plus l'insulte que ressent quelqu'un est profonde, en lien avec une émotion forte, plus le cerveau fige le circuit et plus importante sera la voie. Plus nous pensons à l'expérience et plus nous faisons s'activer les circuits neuronaux liés à l'expérience et plus ils deviennent sensibles. Ainsi, lorsque nous nous remémorons l'événement, nous augmentons l'intensité de la relecture de cette expérience. Rappelons aussi que nos cerveaux ne font pas la différence entre le réel et le virtuel. Donc à chaque fois, que nous repensons, consciemment ou inconsciemment à l’événement, notre corps imprime d'avantage la souffrance et la douleur. Nous conditionnons ainsi le cerveau et le corps a être encore plus dans ce passé. Si nous le faisons suffisamment souvent ce n'est plus consciemment que nous en voulons à ces personnes. Désormais, nous voyons toutes personnes à travers le prisme de cette expérience. Alors tout individu devient une menace, nous ne pouvons plus faire confiance à personne. Notre cerveau superpose le souvenir de l'expérience passée à la réalité présente. Nous ne voyons pas notre environnement et les gens qui nous entourent tels qu'ils sont mais avec le masque de notre agresseur. Tout ce qui est dans notre vie va ressembler alors à cette expérience passée, même de très loin, et cela va déclencher l'émotion et les réseaux neuronaux associés. Cette activation conduit à agir de la même façon que dans le passé, au moment où l’événement est arrivé. Si nous prenons l'exemple d'une femme s'étant faite violer à 13 ans et qui a voulu oublier ce qu'elle a vécu, lorsqu'elle aura 25 ans, et qu'elle se mettra en couple, elle aura des réactions paradoxales et paroxystiques avec son partenaire qui pourtant ne lui veut que son bien. Cet homme lui dira alors : je ne suis pas cette personne qui t'a agressée. Le cerveau de la jeune femme lui rétorquera alors : oui, je sais, mais il m'est arrivé ce truc dans le passé et j'en suis désolé et je dois m'en protéger. L’événement et le souvenir ainsi que les émotions associées sont toujours là, actifs à l'arrière de sa tête. Rappelons que notre cerveau agit toujours pour nous protéger. Cependant, l'actualisation dans le présent est nécessaire. Cette chose même que nous ne voulons plus revivre nous nous préparons inconsciemment à la provoquer afin de ne pas être pris au dépourvu. Rappelons ici qu'un DHS, un sur-stress, nous surprend toujours, ainsi un homme averti en vaut deux. Mais lorsque je sais ce qui peut survenir, serai-je surpris ? Cette femme par exemple va renvoyer une forte agressivité par peur inconsciente de l'homme (rail du conflit) et risque de déclencher des réactions agressives chez son ami alors qu'elle en a peur. C'est cela les interactions comportementales. 


Pourquoi est-ce si difficile de pardonner ? Car la nature se souvient... Elle se souvient de tout. Très tôt, n'importe quel être de n'importe quelle espèce doit savoir ce qui est dangereux pour lui. Alors, il garde en mémoire tout ce qu'on lui a fait, sur lequel il n'a pu avoir de réponses efficaces. L'évolution a permis de programmer n’importe quelle espèce à se souvenir de ce qui lui est bon ou mal afin de rester en vie. Nous voyons bien que les conséquences émotionnelles comme la peur, la haine, la méfiance sont des souffrances supplémentaires pour qui a du mal à pardonner. Ce souvenir d'une agression n'est donc pas une souffrance passée mais bien une souffrance actuelle. Ce n'est vraiment pas si simple que cela car la haine, la colère sont des émotions fortes. Comme nous l'avons déjà abordé dans le chapitre du système endocrinien notre cerveau raffole de ces neurotransmetteurs, bien qu'ils nous fassent souffrir, ils nous rendent aussi addicts. S'agripper à notre souffrance, nous donne du carburant. Cela nous donne une cause, une raison pour retenir notre amour ou notre liberté à un objet extérieur. Alors nous devenons amoureux de nos ressentiments négatifs, parfois nous le prônons comme un étendard guerrier : « Moi j'ai souffert », telle une gueule cassée meurtrie par la guerre de tranchée. Il nous faut alors chercher une émotion encore plus élevée pour nous relever et devenir un guerrier de lumière comme les appelle Paolo Coelho. 


De plus, nous avons été baigné dans un univers dualiste, le bien/le mal, le bourreau/la victime. Personne ne nous a appris la vacuité, le positionnement non duel. Personne ne nous a appris que chacun avait sa part de responsabilité, que l'autre a aussi des ressentiments. Non !!! la justice n'est pas non duelle, chacun pense avoir sa justesse dans son comportement. On punit souvent l'un en protégeant l'autre. Alors la victime se sent importante d'être une victime, elle est reconnue. Pourquoi alors pardonner ? 



  1. Oui mais comment pardonner ?


L'acte de pardon est de s'infléchir à la Vie. Lorsque nous pardonnons à quelqu'un nous nous agenouillons sur notre orgueil, notre fierté.

Agenouille-toi mon fils et récite quarante Notre Père. C'est difficile de pardonner car le cœur n'obéit pas à la raison. Alors on se force, on s'en veut, on se culpabilise, on rentre dans un cercle vicieux. Le conditionnement religieux est difficile pour beaucoup d'entre nous, tant sur le regard porter à l'Histoire, que sur des notions de culpabilité : tu nais pécheur... 

Nous pourrions alors aborder le pardon dans un contexte digestif : nous dirions que pour qu'un événement soit pardonné, il faut qu'il soit accepté, digéré, assimilé et que la partie qui ne nous appartient pas soit évacuée. Rappelez-vous, le conflit du sigmoïde est : « cette dernière merde que je ne peux évacuer ». En lecture biologique, par l'effet hypnotique d'un conflit décrit dans la première loi de Hamer, un sur-stress non dépassé, deviendra le centre névralgique de la personne. Tel un papillon, nous allons revivre le conflit encore et encore. Cela entraîne une augmentation de la masse de conflit. Par voie de conséquences, les symptômes vont augmenter en fonction du ressenti du conflit et des organes concernés. Cette idée est corroborée par les travaux de Dr Fred Luskin qui a pu montrer que le pardon aide à vivre mieux, à la fois plus heureux mais aussi que le pardon améliore la santé, la qualité de vie et la longévité. Le pardon sert aussi à remonter l'estime de soi. 

Afin de rendre le processus du pardon balisé, pour le rendre accessible à notre société actuelle, puisque celle-ci ne peut plus se présenter chez le curé afin de recevoir l'absolution ou réciter des Notre Père « Pardonne nous de nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensé », le Dr Fred Luskin de l'université de Stanford, décrit 9 étapes dans l’ascension de cette montagne. Ce processus a le mérite de rendre accessible le pardon indépendamment d'une adhésion à des croyances religieuses. 


Nous allons succinctement aborder ces neufs étapes : 

  1. Identifier l’événement à pardonner ainsi que les ressentis et les émotions en lien. Décrire ce qui semble inacceptable, et en parler à des personnes de confiance. Cela demande d'accepter de rouvrir la plaie, de la nettoyer en profondeur. 

  2. Prendre l'engagement de faire ce qui semble nécessaire pour se sentir mieux. Prendre la responsabilité que si nous pardonnons c'est dans notre propre intérêt. 

  3. Faire le point sur les conséquences et les répercussions des conséquences de l'acte offensant, voir ce que le ressentiment nous inflige encore. Le Pardon peut être alors défini comme l'acte qui permet de retrouver la sérénité et la compréhension de l'éventement. Il s'agit d'analyser de manière objective et non émotive les conséquences de l'expérience. 

  4. Adopter une juste perspective quant à ce qui est arrivé. Il s'agit de réactualiser les données de l’événement comme dans l'exemple suivant : un jour mon prof de maths m'a dit que j'étais nul, que je ne ferai rien de ma vie. Il était en colère et son jugement était faussé. Je suis ingénieur aéronautique maintenant.

    Il s'agit de se tourner aussi vers nos idéaux et nos valeurs qui ont pu être blessés. Ne pas céder au renoncement de nos idéaux mais de faire en sorte qu'ils soient plus réalistes : un professeur n'est pas tout le temps encourageant, il a des failles.

  5. Prendre conscience que le chemin du pardon peut ramener des ressentiments, des contrariétés, qui peuvent être rapidement calmés par la cohérence cardiaque, la méditation, etc. Afin de ne pas réactiver les réactions émotionnelles et somatiques. 

  6. Renoncer à recevoir la moindre compensation de l’offensant soit matérielle ou de reconnaissance. On pardonne pour soi. A chacun sa perception d'un événement, très souvent l’offensant n'a même pas conscience de nous avoir blessé. 

  7. Concentrer nos efforts sur des objectifs positifs permet d'éviter de ressasser, donne une direction dans le futur et apaise le sentiment de tourner en rond dans son passé tel un poisson rouge dans son bocal. Agir différemment permet d'obtenir de nouveaux résultats. C'est cela avancer dans sa vie.

  8. Se rappeler que la meilleure revanche consiste à bien vivre sa vie au lieu de rester bloqué dans des sentiments douloureux et ainsi « donner le pouvoir » à l'offenseur. Cela passe par le souhait de changer son regard sur le monde en le dirigeant vers l'amour, la beauté, l’altruisme. 

  9. Réaffirmer la décision héroïque de pardonner. Ce qui est facile, c'est de ne pas pardonner. Et comme disait mon prof d'addictologie, la récidive fait partie de la guérison. Il s'agit dans cette étape de reprendre le contrôle de notre vie en tirant quelque chose de positif dans l'événement traumatique. C'est cela la transcendance !!! 


Un autre sentier un peu différent, mais qui vaut le coup d'être cité : 

  1. décider de ne plus souffrir

  2. reconnaître que la faute existe

  3. exprimer ses ressentiments

  4. cesser de se sentir coupable 

  5. comprendre celui qui nous a blessé

  6. prendre son temps 

  7. redevenir acteur de sa vie. 


Le pardon est donc un long processus de compréhension, de remodélisation, de détachement, de réincorporation de l'ensemble des éléments d'un événement blessant. 


  1. Se pardonner.


Pardonner à quelqu'un correspond à un fort changement émotionnel, cela permet de couper le lien énergétique entre les deux protagonistes. Sans pardon le lien énergétique mis en place entre les deux protagonistes continue de perdurer. Si nous nous élevons dans une énergie ou une émotion plus élevée comme la compassion ou l'amour altruiste l’élastique énergétique fini par se rompre. Il y a alors une libération par voie de conséquence, nous nous libérons de l’événement et nous permettons à la personne de se détacher de ce lien qu'il a avec nous. Alors il n'est plus sur notre dos, il ne nous parasite plus. 

Pardonner à quelqu'un implique aussi de se pardonner à soi même. Si rendre la part à l'autre est un processus difficile, reprendre notre part l'est tout autant, sinon plus. Par conséquent, cela nécessite de prendre une part de responsabilité dans ce qui nous est arrivé, soit dans les actions précédent l’événement, soit dans nos impuissances à laisser faire, soit par la perception erronée que nous avons eu de la situation. En effet, accepter d'avoir joué un rôle dans une situation qui nous a blessé est parfois extrêmement compliqué, parfois révoltant et souvent source incompréhension au départ. Avant d'aller plus loin, ici encore, la lecture biologique va nous permettre de prendre un peu de recul. Un jour en lisant un livre sur les animaux destiné aux enfants, comme quoi il n'y a pas de sotte lecture, il était écrit en titre de chapitre comment réagir face à l'attaque d'un grizzli. Dans ces paragraphes, il était noté les meilleures réactions à avoir face à un animal sauvage qui était en proie à nous prendre comme tel. Ainsi, face à un lion, le conseil est d'ouvrir son blouson le plus largement possible, de se redresser et de lancer des objets dans la direction du fauve sans jamais se baisser. La réaction optimale face à un ours est cependant différente. Elle consiste à faire le mort, recroquevillé en position fœtale. Un autre conseil vient agrémenté le tout : ne pas avoir trop de nourriture qui pourrait l'attirer. Où je veux en venir me demanderez-vous ? A la connaissance des interactions comportementales. En effet, si je sais que mon battement d'ailes peut provoquer une tornade à l'autre bout du monde alors j'agirai peut-être différemment. Mes comportements détermineront ceux des autres mais pour cela il aurait fallu que j'en sois informé. Ce n'est souvent qu'à l'age adulte que nous nous apercevons de cela. Ainsi, si je me suis conduit en victime ou en proie, j'ai pu attirer des prédateurs s'en en avoir conscience. En effet dans la nature, les lionnes s'attaquent principalement aux individus les plus fragiles d'un groupe, pour au moins deux raisons évidentes : 

  • avoir plus de chance de manger

  • préserver la survie de leurs garde-mangers en épargnant les reproducteurs. 

Par exemple, donner une part de la responsabilité d'un harcèlement au harcelé, lui permet de comprendre les jeux de rôle et surtout celui qu'il joue. Cela permet de lui rendre une partie de son pouvoir dans la situation qu'il subit. Je ne dis pas que cela soit simple, mais le jeu en vaut la chandelle. L'interaction des comportements, la compréhension de nos attitudes et celles des autres peut s'analyser grâce au volet psychiatrie de la lecture biologique. C'est donc souvent par méconnaissance de soi et du monde que nous nous laissons blesser, attaquer, souiller. C'est ce que les vieux appellent l'expérience !!!



Olivier Clerc, auteur du Don du Pardon et traducteur des Quatre Accords Toltèques, nous invite à l'expérience du pardon. Nous pourrions alors répertorier plusieurs niveaux de pardon : 

  • le pardon individuel

  • le pardon collectif ou sociétal

  • le pardon à la vie 

  • le pardon à nous même 



Pour lui, demander pardon à une personne pour action donnée, ou même à un inconnu équivaut à demander pardon à toute les personnes qui ont côtoyées notre vie et à qui nous avons pu avoir le même comportement offensant. Ainsi, la personne à qui nous demandons pardon est l’icône de toutes les autres qui se cache derrière. Autrement dit, si je demande pardon à la dernière personne que j'ai jugé, je demande pardon à toutes les personnes qui ont pu souffrir de mon jugement dans le passé. Alors nous commençons à sentir qu'il se passe quelque chose, comme une pelote de laine qui se délie.


Don Miguel Ruiz nous invite aussi à demander pardon pour toutes nos projections négatives, tout ce que nous rendons responsables du malheur du monde comme Monsanto, Bayer, le terrorisme, les forces obscures car nous utilisons cela comme un prétexte pour rester dans la haine et les ressentiments négatifs. Pour ma part, c'est aussi se défausser de notre responsabilité individuelle et collective. En effet, même le mec qui se fait sauter sur la place publique de Bagdad à l'impression de faire le bien. Scandale à l'attentat, certes. Posons nous seulement la question du comment il en est arrivé là ? Connaissez-vous beaucoup d'individus se sentant aimés dans leur famille, vivant dans l’opulence et reconnus par la société qui auraient envie de se foutre en l'air ? Assurément non. Si une personne est bien dans ses baskets, elle n'aurait pas envie de les quitter. On utilise ces choses là pour maintenir une croisade contre le mal, souvent notre propre mal que nous occultons. Alors, Don Miguel provoquant, nous propose de demander pardon à tout ce monde ci qui nous permet de nous donner l'excuse de garder notre cœur fermé et de rester dans nos jugements. Ils sont le camouflage de nos propres ombres, de nos propres peurs que nous projetons sur autrui. 


Dans un troisième temps, l'auteur nous invite à demander pardon à Dieu, à la Vie, à la nature, à la Lumière, au Champ Quantique, enfin tous ces grands mots permettant de nommer la puissance plus grande que nous. Nous trouvons du haut de notre médiocrité, le moyen de juger la Vie, la rendant responsable ce qui ne va pas dans notre existence : la vie est mal faite, disons que la vie n'est pas juste, si Dieu existait, il n'y aurait pas d'enfants qui meurent de faim, etc. Nous avons tendance à utiliser ce qu'il y a de plus beau comme une raison de rester dans nos ressentiments négatifs afin d'avoir le droit de juger. Demandons pardon de cette offense que nous faisons à cette chance de se lever chaque matin, et de pouvoir respirer l'air et de manger à notre faim, de la rendre responsable de nos mauvais choix, ou perceptions erronées de la Vie. 


Dans un quatrième temps, Miguel nous invite à ce qu'il y a de plus difficile, se demander pardon à soi-même. C'est extrêmement douloureux car il s'agit de prendre sa pleine responsabilité à ce que nous avons subi et à ce que nous avons fait. Pardon pour tous les jugements que nous avons pour nous même, pardon pour tous les moments où nous sommes coupés de nous même, pardon de nous culpabiliser pour ce que nous avons fait. Alors les petites colères, les petites rancœurs qui nous empêchent d'aimer, de vivre, se nettoient. C'est ce qu'Olivier Clerc nomme le Don du Pardon : 4 étapes pour enlever les jugements que nous avons sur soi et les autres, les amertumes que nous portons, et reprendre notre pouvoir créateur. 



Gardons en mémoire que quoi que les autres nous ont fait, nous aussi, nous n'avons pas toujours fait au mieux pour les autres. Un de mes formateurs a dit un jour : « nous avons tous tué des proches, rarement physiquement, mais psychiquement, émotionnellement parlant. Nous avons tous tué des individus souvent sans nous en rendre compte ». Pour cela nous pouvons leurs demander pardon, prendre conscience que si nous avons déçu et cela est normal, cela a pu tuer, si nous nous sommes mis en colère cela a pu tuer, qu'en voulant protéger un proche, parfois même nos enfants, cela a pu meurtrir – l'enfer est pavé de bonnes intentions dit-on. Quand je dis à mon gamin qu'il est bon à rien, ou qu'il ne sera jamais artiste, ne tuons-nous pas une partie de lui ? Alors demandons-leur pardon. Puis peut-être alors, pouvons-nous nous rendre compte de la souffrance de nos offenseurs, et pouvons-nous leurs accorder le pardon car nous ne valons pas toujours mieux.


Quoi qu'aient fait les autres, nous avons encore la liberté d'aimer, la liberté de ne pas fermer notre cœur. S'il nous est arrivé quelque chose de pénible voire de très douloureux, alors nous sommes condamner à rester piéger dans notre cœur ratatiné, fermé à double tour dont nous serons les premiers à souffrir ? Demander pardon, c'est se pardonner à soi de toutes les raisons que l'on utilise pour rester fermé. Il s'agit de retrouver un cœur de le guérir afin de retrouver la liberté d'être et d'aimer. Le pardon doit se faire avec les quelques 15 000 neurones présents dans notre cœur et non dans le néocortex dualisé entre le bien et le mal. Le cœur nous relie à un grand tout, fait fit de l'égo. Ainsi notre offenseur est relié à nous, il fait partie de nous. Lui pardonner sincèrement avec le cœur permet de pardonner une partie de nous qui même, si nous n'en avons pas conscience, est assurément présente en nous. Car si lui appartient à l’espèce humaine, et que moi aussi, alors il y a fort à parier que même si mes circuits ne sont pas activés dans mes circuits neuronaux et mes comportements, j'ai la même fragilité que lui... ça me permet de libérer une zone d'ombre en moi. 


II y a un temps au pardon. Il nécessite plusieurs conditions : d'abord savoir ce que j'ai fait, ce qui m'a fait souffrir, que mon cœur soit ouvert et que ma raison soit prête à lâcher. C'est un peu comme si le ciel ouvrait sa porte parmi les nuages de nos morosités quotidiennes. Ce n'est pas tous les jours que nous pouvons réunir ces conditions et cela ne fait pas pour autant de nous des êtres abjects. Cependant, quand les conditions se présentent nous nous devons d'être à l’affût car un vrai pardon sincère permet de grandir pendant des années. 


Rappelons nous quotidiennement que si nous ne pouvons pas excuser un comportement, ou la somme de comportements qui composent l'identité d'une personne ou une personne en soi, derrière tout être se cache une âme qui par définition est pure. La personne en souffrance peut alors avoir des comportements qui ne répondent pas à son âme car elle en est déconnectée. Si je ne peux pardonner à un individu alors je pardonne à son Âme car lors de sa prochaine vie, ou pour ses enfants, les rôles seront inversés. Je rentre alors dans une compassion profonde. 


En résumé, le pardon est avant tout un acte d’honnête avec soi même qui consiste à révéler la part d'ombre en nous. C'est un processus complexe parfois douloureux. Il prend du temps. C'est reconnaître, que j'aimerai être parfois pardonner de ce que j'ai pu commettre, et ainsi il est peut être plus facile de pardonner l'autre. Le pardon s'achève par le remerciement. Lorsque nous arrivons à dire merci à nos offenseurs, c'est que nous avons pu transcender l'offense en une force. Nous avons pu en trouver une leçon qui nous a fait grandir, avancer, prendre position. Le remerciement est alors l'acte ultime du pardon. 


Pour finir, et je citerai Emaho : 


Quand je regarde mes actions passées

pour lesquelles je ne me sens pas bien 

je suis honteux. 

Est-ce que je souhaite que la Vie me pardonne ? 


Comme je souhaiterais que la Vie me pardonne, 

alors sûrement j'aimerais que la Vie pardonne à chacun. 

Comme j’aimerais que la Vie pardonne à mon enfant,

sûrement je désirais que la Vie pardonne 

à l'enfant de chaque mère et père. 

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